Skip to content

The Monitor Progressive news, views and ideas

L’Ontario a perdu 5 000 enseignants depuis 2018

Combien d’employés votre conseil scolaire a-t-il perdu ces dernières années?

May 7, 2024

2-minute read

Depuis un certain temps, le financement de l’éducation en Ontario ressemble au jeu des gobelets. En 2019, le gouvernement a annoncé que la taille moyenne des classes dans les écoles secondaires allait passer de 22 à 28 élèves. Parents et enseignants se sont opposés à cette mesure et, peu après, le gouvernement est venu se vanter de baisser la moyenne d’élèves par classe de 28 à 25. Nous avons compris alors que les choses n’allaient pas s’améliorer.

Au lieu d’entamer des discussions sérieuses sur l’avenir de l’éducation en Ontario, nous nous retrouvons empêtrés dans des chicanes inutiles sur les dernières remarques déconnectées du premier ministre ou du ministre de l’Éducation. Cette année, c’était à propos des téléphones portables. L’an prochain, ce sera autre chose. Il y a toujours une source de distraction.

C’est pourquoi il importe de bien suivre l’argent. Nous avons toujours démonté les affirmations ridicules du gouvernement qui prétend avoir réalisé des investissements records dans l’éducation, et nous continuerons de le faire, quel que soit le nombre de gobelets que le gouvernement déplace en rebaptisant des flux de financement et en reformatant des documents. Toutefois, d’autres chiffres sont importants également, et ils pourraient exprimer plus efficacement ce qui se passe dans nos écoles.

Après avoir lu un fil de discussion intéressant initié par Muna Kadri sur Twitter, j’ai décidé de mettre à jour l’analyse 2020 sur le nombre de postes d’enseignants perdus en Ontario en raison des changements structurels dans la formule de financement, y compris au niveau de la taille moyenne des classes et de l’introduction de l’apprentissage en ligne dans les écoles secondaires.

Les documents techniques de 2018-2019 et 2024-2025 indiquent le nombre d’enseignants par tranche de 1 000 élèves. Pour l’école maternelle, ce nombre est passé de 95 à 90. Pour la 4e à la 8e année, il est passé de 54 à 52. Pour la 9e à la 12e année, il est passé de 74 à 70. Étant donné que l’Ontario compte un peu plus de 2 millions d’enfants et de jeunes dans ses écoles publiques, ces baisses en apparence minimes s’additionnent pour produire une importante diminution du nombre d’enseignants.

En 2024-2025, l’Ontario aura 4 990 enseignants de moins que si la formule de financement n’avait pas changé en 2018-2019. Avec la nouvelle formule, la maternelle devra s’en sortir avec 1 600 personnes en moins. Les élèves de la 4e à la 8e année auront près de 1 000 enseignants de moins. Ceux de la 9e à la 12e année en perdront près de 2 600. Le tableau 1 ci-après présente les pertes par conseil scolaire.

Ces estimations se fondent sur les derniers chiffres d’inscriptions disponibles (mars 2024). Je les ai mises à jour en fonction des projections de croissance incluses dans le document Financement principal de l’éducation (qui auparavant s’intitulait Subventions pour les besoins des élèves).

Les parents et les enseignants savent que le fait d’interdire les téléphones portables ou quoi que ce soit d’autre ne remplace pas une véritable éducation. Une véritable éducation exige des efforts au quotidien de la part des gens qui sont sur le terrain et qui savent comment stimuler l’attention et l’esprit des jeunes pour leur inculquer des leçons de vie et leur faire connaître de nouveaux horizons. Priver les enfants ontariens d’enseignants est la pire chose que ce gouvernement puisse faire pour l’avenir de la province.

Oui, les téléphones portables sont une source de distraction. Mais le vrai problème est le sous-financement des écoles de l’Ontario.

Topics addressed in this article

Related Articles

Sarah Jama is fighting for more than just the keffiyeh

The Ontario legislature’s expulsion of Jama exposes the limits of liberal inclusion—it’s about the struggle against settler colonialism, in Canada and in Palestine