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Teachers march, chant and sing crowding the sidewalk outside the Royal York as Education Minister Stephen Lecce speaks to the Canadian Club
Teachers march, chant and sing crowding the sidewalk outside the Royal York as Education Minister Stephen Lecce speaks to the Canadian Club

Les écoles franco-ontariennes elles aussi débrayent : Les enjeux pour ces écoles

February 13, 2020

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Teachers march, chant and sing crowding the sidewalk outside the Royal York as Education Minister Stephen Lecce speaks to the Canadian ClubL’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) représente les enseignantes et enseignants et des travailleuses et travailleurs des écoles élémentaires et secondaires franco-ontariennes. En décembre, 97 pour cent des membres de l’AEFO ont voté pour un mandat de grève. En janvier, ils ont débuté une grève du zèle. À compter de cette semaine, ils débrayeront une journée par semaine. La semaine prochaine, ils participeront aux côtés des trois autres principaux syndicats en éducation à une journée de débrayage dans toute la province qui verra l’ensemble des écoles de la province fermées.

Qu’est-ce qui est en jeu pour les écoles franco-ontariennes? La même chose que pour les autres écoles, mais avec des particularités.

Les 351 écoles élémentaires et 104 écoles secondaires des 12 conseils scolaires franco-ontariens (quatre publics, huit catholiques) accueillent 87 000 élèves au palier élémentaire et 25 000 au palier secondaire (soit un total de 112 000 enfants), ou 6 % des élèves ontariens.

Dans un précédent billet, nous examinions le total des subventions de fonctionnement pour tous les conseils scolaires en comparant le financement reçu pour l’année scolaire 2017-2018 à celui des prévisions budgétaires 2019-2020. La comparaison tenait compte de l’inflation; les calculs concernant les montants alloués par élève utilisaient les prévisions pour les effectifs en date du mois d’août 2019. Alors que le financement moyen total par élève a chuté de 375 $ à l’échelle de la province, la réduction moyenne du financement par élève pour les conseils franco-ontariens est de 521 $. Pour le moment, alors que les différents changements apportés au financement sont en cours, il est difficile d’identifier pourquoi cette moyenne est plus élevée. Une explication possible est que les écoles franco-ontariennes sont frappées de plein fouet par la considérable reduction de la Subvention pour les programmes d’aide à l’apprentissage (voir ci-dessous).

Dans un autre billet, nous avons estimé, conseil scolaire par conseil scolaire, les répercussions de l’augmentation de l’effectif des classes et la mise en place de cours en ligne obligatoires. En mars dernier, le gouvernement de l’Ontario a annoncé que l’effectif des classes moyen de la 4e à la 8e année passerait de 23,84 à 24,5 élèves par enseignant; l’effectif des classes au palier secondaire (de la 9e à la 12e année) de 22 à 28 élèves. Le projet prévoit que les élèves du palier secondaire obtiennent obligatoirement 4 de leurs 30 crédits par des cours en ligne plutôt que par des cours en salle de classe. En novembre, le ministre de l’Éducation a annoncé que seuls deux crédits obtenus par des cours en ligne seraient obligatoires. Le tableau ci-dessous montre le nombre de postes d’enseignants qui seraient éliminés dans les conseils scolaires franco-ontariens d’ici 2023-2024, année scolaire qui verra la pleine mise en oeuvre de ces mesures.

Conseil scolaire Postes d’enseignant éliminés d’ici 2023-2024 (scénario de 4 cours en ligne) Postes d’enseignant éliminés d’ici 2023-2024 (scénario de 2 cours en ligne)
Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario (CEPEO) 64 62
Conseil scolaire Viamonde 39 38
CSC MonAvenir 61 59
CSC Providence 35 34
CSD catholique du Centre-Est de l'Ontario 102 98
CSD catholique de l'Est ontarien 44 42
CSD catholique des Aurores boréales 3 3
CSD catholique des Grandes Rivières 25 25
CSD catholique du Nouvel-Ontario 28 27
CSD catholique Franco-Nord 12 12
CSD du Nord-Est de l'Ontario 7 7
CSD du Grand Nord de l'Ontario 10 10
Total 431  416
Source : Ministère de l’Éducation de l’Ontario, Prévisions budgétaires 2019-2020 (conseils scolaires de district); Ministère de l’Éducation, Financement de l’éducation Document technique 2018-2019; Ministère de l’Éducation, Financement de l’éducation Document technique 2019-2020; BRF, Budget des dépenses 2019-2020; calculs réalisés par l’auteur.

Alors que chaque conseil scolaire et chaque école font face à des défis qui leur sont propres en fonction de leur localisation, du profil démographique et socio-économique de leurs élèves et d’un grand nombre d’autres facteurs, les conseils scolaires franco-ontariens se démarquent par une augmentation rapide des effectifs, qui ne peut s’expliquer par le seul accroissement naturel.

Lorsque nous comparons l’augmentation des effectifs entre les année scolaires 2017-2018 et 2019-2020 (prévisions), les conseils scolaires franco-ontariens voient le nombre total de leurs élèves augmenter de 4 pour cent, comparé à 1,4 pour cent pour les conseils scolaires anglophones. 

Un rapport récent du Commissariat aux services en français de l’Ontario montre que la proportion des francophones par rapport à la population ontarienne a diminué entre 2011 et 2016 et on s’attend à ce que cette tendance se poursuive. Le rapport soutient que, de plus en plus, l’augmentation de cette population dépendra de l’immigration. Par conséquent, la population des écoles franco-ontariennes continuera à se diversifier. Cette diversité bénéficie grandement à la communauté scolaire, mais s’accompagne également de défis de financement puisque les élèves nouveaux arrivants ont besoin d’appui à l’établissement. 

Le second moteur de la croissance des effectifs semble être les enfants pour qui le français n’est pas la langue parlée au foyer. Alors que la forte demande pour les programmes d’immersion française est bien documentée, la réalité est que ces programmes n’absorbent pas toutes les familles ne parlant pas le français à la maison et intéressées par l’éducation en français. Certaines de ces familles peuvent inscrire leurs enfants dans les écoles franco-ontariennes. En pratique donc, les écoles franco-ontariennes accueillent des élèves dont le niveau de maîtrise de la langue d’enseignement varie grandement.

Cette augmentation de l’intérêt pour l’éducation en français est une évolution positive vers non seulement un renforcement du bilinguisme mais aussi une reconnaissance de l’histoire et de la culture franco-ontariennes. Mais cette évolution s’accompagne de pressions sur le financement puisqu’enseigner à des enfants dans leur langue seconde—et une langue qui n’est souvent pas parlée à la maison—implique un surcroît d’attentes envers les enseignants et les écoles. 

Une autre caractéristique pertinente de la population franco-ontarienne est que 21 pour cent des Franco-Ontariens vivent dans les régions du nord, comparé à 6 pour cent pour la population totale. 

Ces particularités démographiques rendent les conseils scolaires franco-ontariens d’autant plus dépendants des subventions issues des enveloppes budgétaires à affectation spécifique—telle la Subvention pour les programmes d’aide à l’apprentissage—qui peut plus aisément subir des coupes franches que le financement principal (Subvention de base pour les élèves). 

En raison d’une augmentation de la diversité des effectifs, d’un nombre croissant d’élèves dont la première langue est une autre langue que le français, des défis géographiques et économiques auxquels font face les communautés du nord, les écoles franco-ontariennes auront besoin de plus de soutien de la part du gouvernement et non pas moins. Les enseignants et les élèves à travers toute la province subissent les contrecoups des restrictions budgétaires et des politiques du gouvernement de l’Ontario, et la situation n’est pas différente pour les Franco-Ontariens.


Ricardo Tranjan est chercheur principal au bureau en Ontario du Centre canadien de politiques alternatives. Suivez Ricardo sur Twitter : @ricardo_tranjan. La version française de cet article a été rédigée en collaboration avec Christine Richard.

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